Après
la défaite de Sedan (2 septembre), les troupes allemandes se mirent en marche
sur Paris. Les uhlans entrèrent dans l’Oise le 13 septembre. Le 27 ils occupèrent
Clermont et comme exigences, ils demandèrent, entre autres, que la municipalité
leur fournisse des monnaies françaises en échange de valeurs en papier
prussien. La trésorerie de la ville ne permettant pas de répondre à cette
demande, le maire, M. Duvivier, et son Conseil, demandèrent à leurs administrés,
et obtinrent, une certaine somme qui permit de fournir les monnaies
exigées. Pour assurer le remboursement des sommes ainsi avancées par les
habitants, M. le Maire [proposa] d’émettre des bons de un, deux, cinq
et dix francs qui seraient remis à chacun en échange de ce qu’il a
versé, lesquels bons seraient payables à vue aussitôt la cessation de la
guerre.
Le Conseil considérant que la monnaie [faisait] en ce moment défaut
dans les commerces de détail, que la somme qu’il [avait] fallu
procurer à l’armée allemande et qui [avait] été fournie par les
habitants de Clermont [allait] encore augmenter la gène qui [existait],
que pour remplacer momentanément cette absence de numéraire, la mesure proposée
[était] des plus urgentes :
[décida]
à l’unanimité l’émission des bons proposés. Dit que ces bons [seraient]
signés par MM Dubois, Sellier et Vasselle
qui (furent] délégués par le Conseil à cette fin.
En fait, la décision avait déjà
été prise depuis plusieurs jours et les billets étaient déjà imprimés !
Ils portent tous en effet la date du 30 septembre 1870, veille de la séance du
Conseil municipal. Le compte-rendu de cette séance ne donne pas le montant de
l’émission. Mais il s’avéra insuffisant car dans la séance du 20 octobre
1870, les membres du Conseil, autorisèrent la Commission à émettre
pour 10.000 francs de nouveaux bons en en augmentant la valeur, s’en
rapportant d’ailleurs à la Commission sur ce point. C’est donc suite à
cette seconde séance que fut décidée la création du rarissime billet de 20
francs qui, pourtant, porte comme tous les autres la date du 30 septembre 1870.
Si nous interprétons bien les termes de cette décision, on peut en déduire
que le nombre de billets de 20 francs qui furent émis est de 500. Les termes de
la phrase précisent bien qu’il s’agit de
nouveaux bons de valeur plus élevée.
L’impression des billets fut confiée à l’imprimerie Daix Frères à
Clermont.
Ils ont pour dimensions moyennes, 80mm de large sur 60mm de haut. Ils sont de
couleur bleue pour les 1 franc. Les 2 francs furent émis sur 2 papiers différents,
l’un de couleur verte et l’autre de couleur gris-bleutée. Les 5 francs
furent imprimés sur papier crème. Quant aux 10 francs et 20 francs, qui sont
très rares, voire rarissimes pour les 20 francs, ils furent respectivement émis
sur papier rose et papier blanc quadrillé d’un motif rose. Ils sont tous
imprimés sur une seule face avec des caractères typographiques noirs. En plus
de la signature des 3 membres de la
Commission, ils portent le cachet, à l’encre bleue, de la ville de Clermont.
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