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propos d'une charte se trouvant dans la collection |
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La médiathèque de Beauvais, conserve un ensemble de 95 volumes
de documents sur Beauvais et le Beauvaisis rassemblés au XVIIIe
siècle par Bucquet-Aux-Cousteaux. Dans le volume XXXV, page 129,
se trouve un parchemin du XIIe siècle qui selon l’inventaire que
fit docteur Leblond de cette collection, relate la « Restitution
faite à l’église Saint-Michel d’une somme d’argent en cinq
pièces de monnaies pour ventes dues à ladite église et Chapitre ».
Ces cinq pièces sont des deniers qui ont été percés pour être
reliés par une ficelle et appendus à ladite charte en guise de
sceaux. |
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Dom Grenier qui a eu
ce document en main en a écrit la version détaillée suivante : Notre ami Michel Lefèvre, président de la Société Académique de l’Oise, nous en a donné la version en français que voici :
Voici les noms de ceux qui furent présents : Pierre Grainetier
nous a versé les deniers pour le paiement du produit d’une vente
au bénéfice du chapitre de Saint-Pierre par l’intermédiaire de
Philippe, évêque de Beauvais au chapitre de Saint-Pierre. |
Le bas du parchemin a été coupé et de ce fait, la phrase est interrompue et la date ne figure plus. Cependant du fait que Philippe de Dreux soit cité dans l’acte, nous pouvons dire que cette quittance a été rédigée au cours de l’épiscopat de ce prélat c’est-à-dire entre les années 1175 et 1217. Nous en avons d’ailleurs confirmation par Dom Grenier (2) qui signale l’existence de ce document en indiquant que Bucquet-Aux-Cousteaux possédait 5 deniers d’argent du XIIe siècle « enfilés ensemble qui étoient pendants à l’acte de la restitution faite entre les mains de l’évêque de Beauvais, Philippe de Dreux, des droits de vente usurpés sur les chanoines de Saint-Michel ». |
Sur un feuillet attaché au parchemin figure, écrite on peut le penser par une personne ayant pu lire le texte avant qu’il n’ait été amputé de sa partie inférieure, la mention interprétative suivante, qui nous apporte une précision complémentaire La restitution faite à l’église Saint-Michel d’une somme d’argent en cinq pièces ci-jointes pour ventes dues à ladite Église et Chapitre pour héritage tenu de leur Seigneurie de Bongenoult(3) |
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Les Archives Nationales conservent une charte rédigée en latin à Ferrières et datée du 24 mai 1138 selon laquelle Adam, vicomte de Melun, renonce sur ordre du roi de France Louis VII (1120-1180) à des redevances qu’il percevait injustement sur les terres de l’abbaye de Saint-Maur-des-Fossés. À cette charte est appendu par des fils de soie rouge un denier provinois, percé, du comte Thibaud II (5) . Il existe également dans les Archives de la Haute-Marne une charte de 1104 à laquelle un denier du Comte de Troyes Hugues de Champagne est appendu pour attester la donation du prieuré de Nogent faite par un évêque de Langres à l’église Saint-Bénigne. L’existence de ces documents nous pose question. Alors que le classique sceau de cire, déjà employé par les rois mérovingiens puis carolingiens, l’était également par les évêques depuis le Xe siècle, pourquoi un ou deux siècles plus tard, des deniers furent utilisés à cet effet ? La question se pose d’autant plus que si un sceau, de par la très grande difficulté, voire l’impossibilité d’être reproduit à partir d’une empreinte, peut, avec une grande certitude, authentifier un acte, il n’en va pas de même de pièces de monnaie que tout un chacun peut posséder. |
Ci-dessus : Sceau en cire (H. 6;5 cm) de Pierre de Dammartin évêque de Beauvais de 1114 à 1133. Le prélat est représenté assis, tête nue, tenant sa crosse de la main droite et un livre dans la main gauche. Légende : PETRUS BELVACENSIS EPISCOPUS. |
(1)
De l’église Saint-Quentin de Beauvais |